Découverte d'une nouvelle épave dans le "Triangle des Bermudes"
L’information, annoncée par l’AFP samedi 2 novembre peu après quinze heures, a été confirmée dans la nuit de dimanche à lundi par l’Observatoire International des Epaves et Déchets Turbogalactiques. Une carcasse vieille de près de 20 ans, celle du vaisseau Réussite, a été repêchée en plein cœur du Triangle des Bermudes vendredi 1er novembre, sur les coups de 2h du matin. Notre envoyé spécial nous délivre un récit glaçant.
L’opération aura duré plus de 16h, car l’épave, engloutie depuis si longtemps dans cet environnement hostile, a vu la faune et la flore environnantes se sédimenter le long de ses membres, en grande partie recouverts de feuilles mortes et autres débris de verre, provenant des chutes fortuites de pintes sur le bitume centenaire du trottoir. Il aura fallu dans un premier temps analyser la zone, à l’aide de caméras de haute technologie de type Boomerang. Dès les premières secondes, les spécialistes en épavologie ont pu mesurer l’ampleur de la tâche qui leur incombait : débarrasser cette masse inerte de tous les éléments étrangers qui s’étaient accrochés à elle, avant de procéder à la remise en surface. La nuit fut longue pour l’équipe, qui s’inquiète de voir augmenter drastiquement, depuis quelques semaines, le nombre de cas similaires.
"Il faut dire que cet environnement est particulièrement propice aux naufrages. Ce fameux "Triangle des Bermudes"– délimité à ses trois extrémités par la Baie de l’Apéro, le Récif de Chez Papa et le Golfe du My Baar – avait déjà causé, l’année passée, la disparition de plusieurs navires. Avaient notamment sombré par le fond les frégates Motivation et Résistance, quelques mois avant que le maelström "Tchin-Tchin" n’engloutisse le cargo Validation.
"Devant ces naufrages en masse, on ne saurait blâmer les autorités locales de M1, dont les multiples campagnes de prévention semblent tragiquement inefficaces. En effet, dans cette lugubre région de l’Automne, où la nuit tombe aussi vite que leur détermination, ces trois points d’amarrage font l’effet doux et réconfortant de la caresse du soleil d’été. Chants de sirènes que tout cela. Nul ne compte plus le nombre de jeunes matelots qui y ont cédé, et s’y trouvent pour l’éternité piégés, bercés par la douce illusion. L’illusion qu’ils ne prendront qu’un verre. L’illusion que, conscients du risque qu’ils ont pris ce soir, ils ne cèderaient plus en dehors des week-ends. L’illusion qu’ils ne sont pas, eux-mêmes, de tristes épaves.
"Et chaque après-midi, ils se promettent de résister au courant ce soir. Et chaque semaine, ils se promettent de ne plus s’y aventurer en semaine. Mais voilà qu’arrive le mois de mai. L’étudiant, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus."
Pâris MILTIADES, Rédacteur du Canard d’Assas