Master de droit public option droit public des affaires
Matteo Radelli
Quel est ton master ?
Je suis en Master 1 de droit public option droit public des affaires.
En quelques mots, en quoi consiste ce master ? Quelles sont les matières principales ?
Mon master vise à former des juristes en droit public, il se divise en deux options : Droit public général ou droit public des affaires. J’ai choisi cette dernière car c’est un diplôme idéal pour les étudiants qui aspirent à passer les concours de la fonction publique mais également pour ceux qui souhaitent travailler dans des cabinets de droit public ou privé. Les matières sont variées et permettent à l’étudiant de renforcer ses compétences en droit public tout en s’ouvrant aux problématiques économiques. On y découvre ainsi le droit de l’urbanisme, le droit public économique, mais aussi le droit relatif aux marchés et commandes publics. Toutefois si l’étudiant souhaite se spécialiser spécifiquement dans le domaine du droit administratif, il peut choisir l’option droit public général, qui lui permet de suivre des matières plus centrées sur les questions spécifiques au droit public.
Les matières principales dépendent de l’option choisie. Concernant l’option droit public des affaires au premier semestre, nos matières sont le droit de l’urbanisme et le droit public de l’économie. Au second semestre, nous étudions le droit des contrats publics et approfondissons le droit public de l’économie. Ce parcours est idéal pour saisir la porosité de la frontière entre droit public et privé, les deux étant de plus en plus mêlés dès lors qu’il s’agit d’activité économique. Il est ainsi possible de rejoindre par la suite des entreprises ou cabinets agissant dans des secteurs proches du droit public, mais également de travailler pour le compte de l’Etat que ce soit dans des collectivités territoriales ou dans des entreprises publiques. Le but de la formation est ainsi de découvrir comment l’Etat et ses collectivités peuvent intervenir dans le domaine économique. En ce qui concerne les matières mineures, elles relèvent pour la plupart du droit international ou du droit privé (Droit de la concurrence, droit de l’Union Européenne, droit international public…).
L’autre parcours (option droit public général) s’adresse particulièrement à ceux qui veulent passer les concours de la fonction publique ou travailler dans des cabinets de droit public. Les matières principales permettent d’approfondir ses connaissances acquises en licence que ce soit en droit constitutionnel ou en droit public général.
L’option choisie peut avoir un impact lors des candidatures en Master 2. Il est conseillé de prendre celle qui est la plus proche de ce que l’on souhaite étudier en M2, notamment si l’étudiant vise une spécialisation particulière. Par exemple si l’on aspire à faire un M2 en Urbanisme il est presque indispensable d’avoir suivi l’option droit public des affaires. Toutefois il ne faut pas paniquer, il est tout à fait possible d’obtenir une place dans un M2 de droit public général en ayant suivi l’option droit public de l’économie et vice-versa. Ce qui compte c’est la cohérence du parcours, les résultats, les stages, et tout ce qui peut nourrir son CV.
La sélection pour ce master est-elle difficile ? Sur quels critères de sélection se base-t-elle ?
Il n’y a pas de sélection pour accéder à ce M1. Il est néanmoins fortement recommandé d’avoir suivi des cours de droit public en L3 notamment contentieux administratif et libertés fondamentales. Un cours d’histoire du droit administratif peut également s’avérer utile afin de mieux comprendre le droit public dans sa globalité. Enfin, avoir une expérience professionnelle dans le public est toujours un plus, il est possible dès la licence de s’investir ou de trouver des stages d’été (dans une mairie, un tribunal administratif, une entreprise publique, la réserve civique, ou encore les réserves militaires, de la Police ou de la Gendarmerie). Cela permet d’identifier ce qui nous plait et de mieux s’orienter, en plus d’enrichir son CV.
Qu’est-ce qui a motivé tes différents choix ? Pourquoi ce parcours ?
J’ai choisi ce Master 1 car j’avais déjà en tête de postuler au Master 2 Sécurité et Défense (droit public). J’avais en outre déjà effectué ma licence en droit public en parallèle d’une licence en sciences politiques, ce choix s’inscrivait donc dans la continuité logique de mon parcours. J’ai choisi l’option droit public des affaires car je trouve que c’est plus vivant, les cours sont en phase avec l’actualité, c’est donc plus intéressant pour la culture générale. Je trouve que l’option droit public général est vraiment très générale, à mon sens elle comporte le risque de se fermer plus de portes en excluant le domaine privé. Cependant si tu veux faire de la recherche, travailler dans des cabinets de droit public ou passer des concours administratifs, l’option droit public général est idéale. Inversement, si tu cherches à travailler dans des domaines plus larges ou du moins plus proches du privé, l’option droit public des affaires est plus adaptée.
Comment as-tu entendu parler de ce master ? (conférences ? anciens élèves ? sites internet ?)
Grâce au site de l’université tout simplement. Je recommande d’y passer du temps et de bien regarder les descriptions et maquettes des différents masters avant de faire son choix.
Qu’est-ce qui t’intéresse le plus / le moins dans cette filière ?
Ce qui m’intéresse le plus, c’est que le droit public permet de comprendre comment fonctionnent l’Etat et ses collectivités territoriales, c’est un droit qu’on voit partout et qui régule notre vie. Par exemple, nous sommes actuellement en train de prendre un café, c’est en partie du droit public car la terrasse fait probablement l’objet d’une autorisation d’occupation du domaine public. Mais ce que j’aime surtout, c’est que le droit public régit les relations entre l’Etat et ses administrés, c’est-à-dire qu’il règle les contentieux qu’il peut y avoir mais aussi et surtout prévoit et encadre les services qui sont rendus aux citoyens. Le droit public, c’est un droit qui rend service aux personnes et améliore leur quotidien.
Ce qui me plait le moins dans ce Master, c’est que ça reste un parcours très général malgré le fait qu’on fasse des choix d’options. On aborde de nouvelles matières, ce qui est passionnant mais le contrecoup c’est qu’on ne peut pas toutes les étudier en profondeur. Le M1 n’est pas suffisant en lui-même, il est essentiel de faire un Master 2 pour compléter sa formation en se spécialisant. J’ai parfois l’impression de simplement faire une deuxième L3. Toutefois ce reproche concerne tous les M1, il n’est pas spécifique à mon Master. Enfin, un autre reproche est que nous sommes encore très nombreux comme en licence, il n’y a pas réellement d’esprit de promotion ou de liens étroits avec les professeurs, même si ces derniers sont très compétents, sont de bon conseil et connaissent bien le secteur professionnel des matières qu’ils enseignent.
Quels sont les débouchés suite à ce master ? Que veux-tu faire après ?
Après ce Master 1, il est conseillé de faire un Master 2 pour se spécialiser. Ensuite on s’oriente à priori soit vers la fonction publique, soit dans des domaines à cheval entre le public et le privé. Mais les possibilités sont larges, contrairement à ce qu’on dit souvent du droit public, ce Master ne restreint pas les choix. Il est possible d’aller en conseil, de devenir juriste d’entreprise, de travailler pour des collectivités, d’être contractuel dans la fonction publique, de faire de la recherche etc…). Pour ma part, je pense suivre une carrière dans la fonction publique.
Que conseilles-tu aux étudiants qui voudraient faire ce master ?
Le M1 est une année qui permet de préparer efficacement sa candidature en M2. En étudiant de nouvelles matières et en se spécialisant dans d’autres, on découvre ce qui nous plait et nos choix d’orientation se concrétisent. J’ai deux conseils à donner aux étudiants de M1. Tout d’abord, il est plus simple de décrocher des stages d’été lorsqu’on est en M1, j’encourage donc les étudiants à se chercher un stage d’été dans un domaine proche du M2 qu’ils souhaitent demander. Cela permet de montrer à ceux qui examineront votre dossier que vous avez un réel intérêt pour cette formation et vous vous démarquerez des autres candidats. Enfin, il est important de viser la mention parce qu’elle est un vrai plus pour obtenir le M2 de son choix. Elle est plus facile à avoir en M1 que pendant la licence donc il ne faut pas se décourager ! Et même si on ne parvient pas à l’avoir, il ne faut pas désespérer, il est tout à fait possible de rejoindre un très bon M2 sans avoir eu des résultats exceptionnels. Ce qui compte le plus, c’est la cohérence de son parcours.